A cette période de l'année, les plats fument encore et les assiettes sont ridées par des restes de sauces plus ou moins épaisses ou goûteuses. Comme au long de cette dernière décade, j'ai partagé mon temps de table entre le cru et le cuit. Sans imaginer lequel des deux s'imposait l'été ou s'effaçait l'hiver. Il y a, c'est bien vrai une cuisine de l'été et une autre de l'hiver. Sans tenir compte de la production des légumes, le corps et l'esprit se prélassent dehors en été et se réfugient au chaud pendant l'hiver. Le cru, huilé ou salé, s'impose dehors en été et le cuit, mijoté et gras, s'installe en bord de cuisine pendant l'hiver. Le cru s'accommode du chant des oiseaux et le cuit de celui du bouillonnement des sauces.
Il y a aussi le mélange heureux entre le salé et le sucré qui complète la première sélection du cru et du cuit. Le salé s'entend avec la dent et le sucré avec le palais. Les deux construisent un nouveau planisphère du goût où les recettes de l'orient le dispute à celles du nord. Où la Méditerranée et l'Océan Indien chargent de saveurs les poissons pimentés et les pâtes complices.