dimanche 10 novembre 2013

Nos petits bonheurs...


Toujours occupée dans les souvenirs, je me laisse amuser par les quelques photographies ramenées de sa ballade dominicale par un papy très amusé de ce qu'il a vu au tout petit musée de la vie rurale au coeur du village de Wanlin à une vingtaine de kilomètres d'ici. Il a d'abord vu comment séchaient les pommes au dessus de la vieille cuisinière à bois qui emplit d'une douce chaleur la petite pièce de la maison villageoise reconstituée à l'ancienne. Il a ensuite parcouru les différentes pièces, traîné au salon, dans la minuscule salle à manger et grimpé dans les chambres. Celle des parents ressemble à toutes les chambres des parents du milieu du siècle dernier. Les grandes vertus du bien-être sous trouvaient être dans les draps en molleton (pour l'automne et l'hiver). La chambre des enfants ensuite où les draps chauds étaient aidés pour faire honneur à la douceur du lit par des bassinoires, des bouillottes et autres briques réfractaires pour chauffer du dedans la couche.




J'ai connu les meubles qui permettent de corriger la beauté, le maquillage et ceux, presque tous, qui s'embellissaient à coup de napperons tricotés, crochetés avec amour par la maitresse de maison. ne pas oublier sur le lit de tendre le couvre-lit tout entier ouvragé par le crochet. Pas encore, à l'époque de téléviseurs dans la maison. Pas plus dans le salon que dans les chambres. Pas de musique non plus. La radio vient avec la guerre et le transistor à piles en soixante. Rarement le courant mais plutôt l'huile, le pétrole lampant qui donnait, quand on l'éteignait, une odeur âcre aux abords du quinquet, la lampe portable qui accompagnait, de pièce en pièce, le téméraire qui voulait s'aventurer dans l'obscurité. Le papy est heureux de savoir qu'on peut inviter là, pour un repas d'époque et de saison, une dizaine de convives qui sont restaurés comme dans le temps de la prospérité du village (un village de briquetiers), dans un service en faïence claire d'époque, avec des couverts lourds. Un repas sur une nappe de parade, sur des sièges en bois qui craquent sous le poids des plus lourds. Un repas oublié composé d'une soupe épaisse, d'une potée, d'un rôti, de lard (tiens, tiens), d'une nourriture solide propre à déjouer l'appétit d'une tablée familiale. Nous nous y perdons un jour pour connaitre l'origine de nos petits bonheurs.