jeudi 17 janvier 2013

Côtes au filet.


Il y avait, à Emptinal, la ferme au bout du chemin sans issue. Une grosse ferme condruzienne dont j'ai vu, au fil des années, les étables grandir, les annexes s'adosser aux bâtiment de pierres qui entouraient la cour carrée. j'ai vu le lisier s'écouler jusqu'au dessous du vieux tilleul. J'ai vu souvent aussi, les gros cochons se vautrer dans la boue dans la sente qui glissait vers le petit ruisseau. J'ai aussi le souvenir précis d'avoir vu ces mêmes bêtes finir ici leurs jours, dans la cour du lieu. Coupés en deux sur toute la hauteur de la carcasse et accrochés à un mur épais. Les différents morceaux étaient alors séparés avec soin et triés pour donner à chaque famille qui achetait sa part de l'animal, une équitable ration. A l'issue de la distribution, un rapide repas cuit sur une braise vigoureuse, permettait de se faire une idée de la qualité de la viande. Jamais, je n'ai goûté une côte au filet aussi tendre, aussi pétillante de graisse, aussi suave que ce jour où j'avais assisté à ce curieux cérémonial fermier à mon corps défendant mais sans regret véritable.