vendredi 3 mai 2013

Promenade de seize heures trente-quatre.


Une petite promenade. Une des premières depuis la venue du printemps. J'ai déjà griffé et gratté ici et là, le papy a déjà fait vrombir la tondeuse mais le jardin n'a pas encore fière allure. A vrai dire, il commence à peine à se livrer avec l'arrivée des premières pivoines qui sont loin encore de s'annoncer. Un premier regard sur le petit enclos aux tulipes , un jardinet calé à la droite de la grosse maison de pierres du dix-huitième jusque en dessous.
Ici, c'est plus rustique et le débourrage des feuilles est en cours, péniblement. Les fleurs du prunier sauvage, un rejeton de l'autre bousculé par la tempête d'il y a deux ans, promet quelques fruits. Les tiges de la rhubarbe s'étirent à une grande vitesse et avec une belle ardeur.
Quelques mignonnes et discrètes forment un tapis délicat qui s'alanguit d'année en année. Les petits arbres se jettent dans la saison avec avidité comme s'ils tombaient dans une piscine. L'érable se déploie, la forêt des zelkovas change de substrat et perd sa toison de racines. Je me hâte doucement, je sens l'averse venir. Le soleil a été très discret aujourd'hui mais les températures douces et agréables. j'ai planté quelques laitues bien décidées à s'enrouler les unes contre les autres. Pour les outils, j'ai préféré la houe à la bêche pour travailler la terre des carrés.

L'autre chat, vous connaissez le gris pataud qui a fort curieusement perdu quelques livres ce qui ne le rend ni plus souple ni plus exalté, le noir sieur vient se coucher contre les murs sur le gravier déjà réchauffé.
Il mange les restes que je lui tends avec la même avidité que son compère. Il est aussi du genre à attendre là, à demander son reste une fois le repas consommé. Comme son compère, il est ronchon mais plus élégant dans la rouspétance.

Ce week-end, j'ai convaincu le papy de faire le marché aux plantes et légumes chez le pépiniériste local qui nous voit trainer sous la serre chaque année. Quelques fleurs pour gonfler les deux beaux paniers en osier et d'autres pour égayer le long muret en contrebas de la pelouse. D'autres encore qui seront des coups de coeur ou des audaces. j'aime ce moment de mélange des genres et d'émotions. J'aime quand l'extérieur se fait plus exaltant que le bord de la cheminée, j'aime quand le jardin m'attire irrésistiblement.