mardi 23 juillet 2013

La cuisine de l'été.


Soyons franche, la cuisine de l'été n'est pas ma plus lumineuse inspiration.
En hiver, je m'enflamme à l'idée de laisser mijoter le veau, le boeuf, la rouelle et la carbonnade. Je souris par avance à la cuisson d'un gratin de légumes ou de pommes de terre. Tajines et goulaches n'ont qu'à s'annoncer et me voilà dans l'action. Je suis pour ce qui cuit à l'étouffé mais pour m'étouffer à cuire. Bref, la cuisine de l'été avec ses tables champêtres et ses soirées entre moustiques et moiteurs, entre barbecues et salades, c'est pas mon truc. Alors, je fais confiance aux couleurs plutôt qu'à la préparation patiente. je mélange l'huile et les graines, les feuilles et les fruits. Je verrai l'effet dans l'assiette qui m'importera plus que celui ressenti en bouche. La braise se charge de brûler la viande et les sauces de donner du liant souvent bien gras aux divers ingrédients. J'attends la récolte des légumes d'automne qui me redonneront plus d'envie et puis aussi, les premières moules de Zeelande, toujours absentes des rayons de toutes les poissonneries du pays. Je suis une cuisinière de l'hiver et des plats patients qu'on mange en silence pas une soubrette de l'été qui laisse aux beaux mâles le soin de faire rougir la braise et qui rugissent en déglutissant quand ils sont satisfaits d'un jeu de mots ou d'une aventure galante. L'été est la saison des hommes aux cuisines des jardins. Il en faut pour tout le monde. Tout ceci pour dire que la roquette, c'est bien agréable avec quelques oeufs durs, des oignons frais, des dés de tomates, des pommes de terre froides et un blanc de poulet rôti. Mais, j'ai tout dit là.