dimanche 21 juillet 2013

Promenade du vingt-et-un.


Ah, ce vingt et un juillet. Depuis les quelques années que nous habitons ici, à cette date symbolique de la vie nationale belge, se déroule dans les rues pentues du village l'incontournable brocante populaire. J'ai déjà pensé tout haut que la brocante, généralisée en Wallonie, est la lie de la culture populaire. Cette année, il fait tellement chaud que les premiers vendeurs se défilent sur le coup de midi et que les acheteurs préfèrent chercher l'ombre que la bonne affaire.
Dans le bas du village, comme chaque année, à la minute près, les vieux chanteurs à la croix de misère entonnent un Pascal Danel sensé être populaire, un Hughes Aufray devenu immortel et le Christophe "d'Aline des marionnettes". Chaque année, à la même heures, les gars s'y collent avec une bonhommie que la voix chevrotante trahit pourtant. Y a personne qui maraude. c'est la lourdeur et le poids du soleil sous la mousse des bières catholiques. Un tour dans la fournaise du jardin pour regarder ce qui cuit et un petit souvenir au boulet liégeois d'hier. Oui, il y a de la bière trappiste dans la préparation. Oui, il y a du sirop aux poires d'Aubel. Oui, il y a des raisins secs et les oignons pour lier la cuisson. Oui, la patience donne de l'ampleur à la sauce qui s'épaissit. Aujourd'hui, nous avons un nouveau roi. Peut-être aussi, et avant tout, une nouvelle reine. Ils savent si peu de choses de la politique de notre pays fou, ces nouveaux monarques. Mais ne rien comprendre à la politique nationale, régionale, locale n'a jamais empêché un wallon de se saouler.