samedi 19 octobre 2013

Samedi d'automne...

Nous sommes à une dizaine de jours d'Halloween, cette fête importée des lointains pays occidentaux qui ne repose que sur le business et la culture des gadgets et des traditions télévisuelles. Halloween doit sa vie à la rudesse des couleurs orange et rouge qui caractérisent la saison. Pour ce qui concerne le fond d'une éventuelle tradition, il faudra repasser. Halloween est une vraie mascarade qui ne sollicite que sur le marché économique et l'envie d'en faire plus dans l'horreur de vivre. J'en resterai donc aux couleurs. Celles là sont du jardin. En quelques jours, sur la première quinzaine, sans réelle froideur, de ce début de mois, les arbres se sont refermés sur eux-mêmes et les couleurs de la végétation ont sombré dans l'or et le lustre.





C'est le dernier moment de l'année pour remettre à niveau les haies et les arbitres. Les tailler une dernière fois, ce que vient de faire Marc avec sa fougue habituelle, et rendre à l'horizon la parallèle de la nature. Les charmes, l'aubépine et les petits bosquets orgueilleux sont sur la ligne d'un départ de l'hiver et du printemps futur. Le retard des premières gelées a permis aux abutilons de se la jouer glorieuse et fière pendant quelques jours encore. Il n'est pas prévu, dans la quinzaine à venir, de gelées au sol qui auraient raison de leur vitalité. L'orme a, en quarante-huit heures, changé de costume. Il porte, pour quelques jours encore, sa parure de sorcier et de fou du roi. La petite forêt de zelkovas s'est mise à rougir de ses audaces. L'érable est envieux de son sort et de la saison. Il se tait et patiente. J'ai l'impression de dire, chaque année, la même chose sur les petits arbres et la fin de la saison. Il se fait pourtant que les parures changent et les dimensions aussi varient. Les champignons sont venus entourer la jarre en deux jours. Il se pourrait bien que l'automne soit la saison des urgences vestimentaires pour les plantes, les feuilles et les manteaux naturels. Les rouges pommes ont toujours une belle acidité que je goûte en croquant dans la chair des fruits que je jette ensuite dans le compost puisque je sais alors qu'il leur manque deux jours de sucre qu'un soleil tardif suffirait à apporter. Je pense que l'automne est la saison des changements naturels les plus rapides et les plus spectaculaire. S'il faut du temps aux feuilles pour débourrer, il leur en faut beaucoup moins pour tomber résignées dans la terre grasse et déjà froide d'octobre.