J'adore cette photo prise au dessus du lard et de la pomme par le papy. Une étonnante atmosphère qui échappe à l'habitude. A cause de la pomme, je crois. Retournée sur elle-même et pas dans son assiette. Les tranches de lard sont la promesse d'un repas ni très léger, ni très dénué de calories mais d'un repas lourd d'histoires de familles, de repas d'hier, de tradition culinaire plutôt que gastronomique. De la simple cuisine odorante, sucrée, coulante et craquante. Les pommes vont cuire en l'état, déjà flattées par le gras de la couenne qui fond et donne au lard sa tendresse. Un mélange de viande de porc fraiche et fumée. Les pommes de l'espalier. Un repas des tables de nos enfances, des avant-soirées qui sont peut-être des fins d'après-midi. Je suis rajeunie de cinquante années en un coup de fourchette.
