Tout le monde y va de sa créativité. Les flamands du haut de la rue et Jean-Claude tirent le renne lumineux et son traineau clignotant sur le devant de la terrasse qui sera recouverte d'une tente chauffée dans les jours qui viennent. La blonde de la petite maison d'en dessous qui après avoir accroché, à l'orientale, des lanternes chaudes et denses vient enrouler autour du sapin, des flammèches rouges. J'y vais, moi aussi de mon installation. Le grillage enveloppés d'une légère nuée de petites ampoules douces. j'ai envie de lui adjoindre une autre volée de petites lumières. Sur la porte, avec un peu de retard, la couronne de l'avent. Bien trempée de verdure et d'étoiles. Le papy est revenu hier de l'Allemagne, la référence en matière de Marchés de Noël, avec quelques saveurs d'alcool sauvées, des douceurs de pâtisseries trop sucrées et épaisses et des saucisses lourdes et grasses qui réchauffent dans le trop grand vent de la saison. Il me dira que les chalets de bois clair n'ont heureusement rien des clapiers qu'on peut voir sur toutes les places des villages de Wallonie. Que la tradition fait de ces lieux festifs de beaux espaces conviviaux, des échoppes spacieuses et agréables, des cafés larges et bruyants, des restaurants accueillants et odorants.
Le village de Noël a des allures de ville tant le monde y vient pour écouter les musiques sacrées et y sentir les sacrées saveurs de tout ce qui se cuit à cette période. Je termine mon petit muret de lumière et je me réjouis de ne pas avoir à me protéger de la pluie et de la neige. Décembre a déjà mordu dans l'hiver mais ne nous a pas encore laissé de terres blanches. Ma petite-fille chérie s'annonce pour la fin du mois. Elle vient passer quelques jours de repos ici, à l'issue de ses examens. Elle ne serait pas seule aux dernières nouvelles, son amoureux serait du voyage. Encore du temps qui file entre mes doigts, de ce beau temps qui fait les souvenirs et les audaces.
