Je sépare les jeunes des très jeunes, les chétives des hâtives, les effilées des rondouillardes, les pointues des grosses, les élégantes des boulottes, les raides des droites, les élancées des pataudes. je suis resté penchée sur les quelques lignes de jeunes carottes afin d'éclaircir la production et donner une nouvelle énergie aux plus exigeantes. j'enlève sans jeter bien sûr. Ce sera le repas de ce soir. Les toutes jeunes seront croquées ou presque tant la cuisson sera légère. Un glaçage au dernier moment dans un miel d'oranger. Les petites hâtives du Champia sont sorties de terre. Des billes, des boules bien claires et jaunes, la première livraison tant espérée des pommes de terre. Ah… Le plaisir parfait en bouche. Un quart d'heure à peine de cuisson et les voilà toujours enrobées de leur pelure dans l'assiette. Une rude saucisse campagnarde du boucher d'Haversin et le repas est un festin. je vous jure…